La poésie occitane est, à l’heure actuelle, la plus ancienne des poésies vivantes. Celle de Bernard Lesfargues, dont nous commémorons cette année le centenaire de la naissance, est reconnue riche, vivante, contemporaine, de haute qualité. En rendant compte de tout ce qui est humain, elle nous réconforte. Nous lui avons souvent entendu dire que son rapport à sa langue d’écriture était bien différent suivant qu’il s’agissait de l’occitan ou du français. Pour lui, l’occitan était naturel, intime, viscéral, il venait du plus profond de son être. Pour ce florilège, il a opté pour un mélange de poèmes anciens et récents. Nous trouvons dans cet ouvrage un résumé parfait des principaux thèmes chers à Bernard. Pour le CD, en associant, pour la partie française, son épouse Michèle et leur amie Béatrice Becquet – toutes deux à la diction parfaite –, il était sûr de sa réussite. Et que dire de l’intense émotion qui émane, en entendant la voix de Monique Burg, associée à celle de Bernard, dire des textes, qui, nous le savons, lui étaient très chers. La présence de Maurice Moncozet, spécialiste de musique médiévale, complète le lien explicite entre l’œuvre du poète du XXe siècle et celle des Troubadours, dont il était un fervent admirateur. Poèmas, Poèmes, un livre + CD de 42 textes en occitan et en français, avec un bonus « Can vei la lauzeta mover… » de Bernard de Ventadour, retrouvé par Maurice Moncozet.